Patricia Miralles : « Le Village des blessés, un lieu de répit et d’humanité »
Ce lundi 27 novembre, Patricia Miralles, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, s’est rendue au Centre national des sports de la défense (CNSD) pour la cérémonie de la pose de la première pierre du Village des Blessés. Cette structure non médicalisée est destinée à accueillir des blessés, ainsi que leurs familles, en leur permettant de se reconstruire par le sport.
« Le monde qu’ils ont connu change, leur esprit change, leur corps change. Dans cette vie d’après, le sport leur permet de se reconstruire. Reprendre le sport, c’est déjà une première victoire. » Au Centre national des sports de la défense (CNSD), sur le camp Guynemer, à Fontainebleau, Patricia Miralles a présidé la cérémonie de la pose de la première pierre du Village des blessés, ce lundi 27 novembre, aux côtés du chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill. « Je pense que nous avons un devoir envers nos militaires blessés. L’objectif est qu’ils se rapprochent le plus possible de leur vie d’avant », a déclaré la secrétaire d’État.
« La blessure du lien »
Ce projet interministériel, soutenu par les associations du monde combattant et les mutuelles, concrétise un engagement fort des armées et de la gendarmerie nationale en faveur des blessés et de leurs familles. Le Village des blessés offrira dès janvier 2025 une capacité d’accueil permanente de 100 places. « Je sais votre courage dans la reconstruction. Je suis à vos côtés dans toutes les actions et décisions que j’entreprends. Ce sera ici un lieu formidable et profondément humain », a assuré Patricia Miralles face aux blessés militaires présents pour l’occasion.
L’originalité de ce village réside dans sa capacité à accueillir les familles des blessés, qui seront pleinement inclues dans les stages proposés. Il offre ainsi une réponse possible au besoin d’accompagnement des proches dont la vie s’est retrouvée transformée par la blessure. « Il y aura une trentaine de bungalows. Ces blessés militaires partageront leur quotidien avec ceux qui les comprennent. Ce village représente un moment de répit », ajoute Patricia Miralles. Le maréchal des logis François, blessé depuis 2012, espère « profiter » de ces futures infrastructures : « Pour une fois, nous parlons de village et non de caserne. C’est plus convivial. La blessure, qu’elle soit physique ou psychique, c’est la blessure du lien : elle touche toute la famille. »
« Il faut se retrouver soi-même »
La nécessité de mettre en place un projet tel que ce Village des blessés est apparue en 2019, au regard de l’accroissement du nombre de blessés entrant dans les parcours de reconstruction par le sport conduit par le CNSD. « Ce village va nous donner une capacité d’accueil supérieure, notamment pour les personnes à mobilité réduite et les familles, explique le général Paul Sanzey, commandant du CNSD. Cela va simplifier l’organisation des stages et concentrer l’activité des instructeurs. C’est une belle avancée au bénéfice des blessés. »
Ce village renforcera et facilitera l’accès pour les blessés à un large panel d’activités centrées sur le sport, depuis la remise en forme jusqu’à la préparation de compétitions sportives de haut niveau, en passant par toutes les étapes de la reconstruction des blessés avant leur reconversion ou leur retour à l’activité opérationnelle pour ceux qui le souhaitent. « Il y aura des activités de loisirs et des activités de redécouverte de son corps. Après la blessure, il faut se retrouver soi-même », indique le général Sanzey. Ce village sera complémentaire des actions menées dans les maisons Athos* qui agissent dans le champ psycho-social et des soins dans les Hôpitaux d’instruction des armées. « Aujourd’hui, en 2023, nous avons environ 1 000 blessés qui passent par le CNSD sur une succession d’une cinquantaine de stages répartis sur l’année. L’idée n’est pas de faire plus, mais mieux. »
*Athos est un dispositif de réhabilitation psycho-sociale mis en place en 2021 et dédié à l’accompagnement des militaires blessés psychiques en service et qui a vocation à accompagner le blessé sur son parcours de reconstruction personnelle, sociale, voire professionnelle.
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