Le stress post-traumatique
La confrontation directe d'un être humain à un événement violent et à la mort peut avoir des conséquences sur le psychisme. Pour désigner ce phénomène de traumatisme psychique, il existe aujourd'hui plusieurs termes différents PTSD (Post traumatic stress disorder), SPT (syndrome psycho traumatique), ect. Tous deux visent à décrire le même tableau clinique mais avec des moyens différents.
La prise en charge de l'ESPT dans les armées
La prise en charge du blessé psychique est au cœur des priorités du ministère de la défense. Un dispositif complet qui repose sur tout un réseau de prévention et de soins au profit des militaires et de leur famille a été renforcé depuis 2010. Les médecins d’unité sont les maillons essentiels de ce dispositif. Ils informent, détectent et orientent le blessé souffrant d’ESPT. Celui-ci est ensuite pris en charge par le service psychiatrique d’un hôpital d’instruction des armées ou, à défaut, par un psychiatre civil.
Les troubles psychiques sont connus de longues date dans les armées. Dès la première Guerre mondiale, des réflexions ont été menées sur la manière de les prendre en charge. Le dispositif a évolué au fil des années et des conflits jusqu'à une prise en charge complète qui englobe également le soutien des familles.
194-1918 : C’est avec la grande guerre et son déluge de feu qu’est apparu aux armées le problème des « pertes psychiques », ces soldats mis hors d’état de combattre bien qu’indemnes de toute blessure physique. Mais en l’absence d’explication scientifique, c’est à ces hommes que l’on a fait reproche de faiblesse morale. S’il a été nécessaire d’organiser sur le terrain leur prise en charge (1), ils sont souvent restés oubliés ensuite.
La guerre du Viêt Nam et l’émoi d’une population américaine témoin de ce conflit télévisé et de la souffrance des vétérans ont conduit à ce qu’une nouvelle nomination (2) de leurs troubles ouvre au financement et à la mise en place de dispositifs de soins spécifiques.
En France, les psychiatres militaires qui ont apporté leurs soins aux soldats revenus d’Indochine et d’Algérie ont acquis une solide connaissance de ces troubles. C’est à l’initiative de certains d’entre eux que le décret du 10 janvier 1992 a permis la reconnaissance des pathologies psycho-traumatiques comme des « blessures psychiques » ouvrant droits à réparation (3).
Dès lors, la prévention de ces pathologies est devenue une préoccupation pour les armées et la participation à la première guerre du Golfe a conduit à l’engagement de psychiatres militaires sur le terrain. La richesse de leurs expériences a permis d’affiner la clinique des troubles psychiques de guerre et de mettre en œuvre une véritable doctrine d’emploi du psychiatre en opération (4).
Depuis, les opérations extérieures se sont multipliées, conduisant à considérer le soutien psychologique du soldat bien au-delà de son aspect médico-psychologique, mais aussi dans toute sa dimension psycho-sociale. Le conflit en Afghanistan a conduit à porter une attention particulière aux conditions de retour du combattant avec la mise en place, en 2010, d’un temps de décompression et à la nécessité d’une attention durable, non seulement au soldat mais aussi à son entourage.
(1) Des principes de prise en charge formulés pat Th. Salmon en 1917.
(2) Inscription du PTSD dans le manuel de l’association américaine de psychiatrie (3e édition), en 1980.
(3) Décret du 10 janvier 1992 déterminant les règles et barèmes pour la classification et l'évaluation des troubles psychiques de guerre.
(4) Ouvrage « Psychiatrie militaire en situation opérationnelle », Prs Guy Briole, François Lebigot et Bernard Lafont, publié en 1998 par l'ADDIM.
Les symptômes du SPT
Les symptômes les plus typiques du stress post-traumatique sont les cauchemars, les reviviscences diurnes où se rejoue la scène traumatique. Ils peuvent être accompagnés d’autres signes : angoisse, dépression, troubles du comportement. Mais attention, des signes du stress ou des perturbations de comportements ne sont pas tous des signes de SPT. Il ne suffit pas d’avoir été exposé à un événement susceptible de déclencher un tel syndrome pour que celui-ci survienne automatiquement.
Les souvenirs, les images, les odeurs, les bruits et les sensations associés à l’événement traumatique peuvent « envahir » la vie de la personne qui présente un ESPT. De manière générale, ces « intrusions » provoquent une profonde détresse et, parfois, d’autres émotions telles que le chagrin, la culpabilité, la peur ou la colère.
Les souvenirs et les rappels de l’événement traumatique sont très désagréables et engendrent généralement une détresse immense. C’est pourquoi les sujets ont tendance à éviter les situations, les gens ou les événements qui éveillent le souvenir du traumatisme. Souvent, ils s’efforcent de ne pas penser à l’événement, ou de ne pas en parler, et cherchent à se couper des émotions pénibles associées aux souvenirs. Ce faisant, ils se détachent de leur famille, de leurs amis et de la société, et deviennent de moins en moins actifs.
Cette situation peut être très difficile à vivre pour la famille et les amis qui ont fréquemment l’impression que la personne est tout simplement paresseuse ou de mauvaise foi.
Après l’événement traumatisant, il est fréquent que le sujet perçoive du danger partout et que l’idée du danger ne la quitte pas. Il a les nerfs à fleur de peau et se tient constamment sur ses gardes. On observe souvent chez ce sujet des troubles du sommeil.
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Le premier interlocuteur est le médecin d’unité présent dans l’un des 16 centres médicaux des armées (CMA). Placé au plus près du combattant, il suit médicalement les militaires régulièrement, tout au long de leur carrière. Il est formé à l’écoute, au conseil et à la prise en charge de cette blessure de guerre. Il peut orienter ses patients vers les spécialistes des 8 hôpitaux militaires en France. Chacun dispose d’un service de psychiatrie proposant des consultations spécifiques à la prise en charge du stress post-traumatique.
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